Enquête de suivi des ménages réhabilités suite à l’épidemie de la Peste des Petits Ruminants.
Date/heure
Date(s) - 20/07/2020 - 30/07/2020
7:30 - 6:00
Emplacement
Tous le pays(Burundi)
Catégories
La Peste des Petits Ruminants (PPR) est apparue au Burundi à la fin de l’année 2017. Cette maladie a touché, selon les rapports des services vétérinaires du MINEAGRIE, 101 collines dans 18 communes des 8 provinces affectées. Le Gouvernement du Burundi, à travers le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage (MINEAGRIE) et son projet de Développement Agricole Intégré dans les Grands Lacs (PRDAIGL), a mis en œuvre une série d’activités et mesures urgentes qui auront permis d’endiguer la maladie
En plus de ces activités de lutte contre la PPR, une étude a été réalisée pour identifier les alternatives de réhabilitation des ménages affectés par la maladie (PPR).
Cette intervention visait l’analyse des voies et moyens pour la réhabilitation des ménages qui ont été affectés par cette crise. Les résultats de cette étude qui a été confiée au Bureau CERPED par le PRDAIGL, ont montré que sur les 101 collines touchées par la PPR, cette épizootie a affecté directement 5 889 ménages en perdant au total 11.366 chèvres et 109 moutons. Cependant, seuls les ménages qui ont été validés par la communauté locale et approuvés par l’administration et les services techniques du MINEAGRIE (BPEAE) ont été réhabilités.
Cette perte d’animaux a affecté les conditions de vie des ménages. L’étude réalisée montre que 95% des ménages directement touchés vivent de l’agriculture comme activité principale et pratiquaient l’élevage des chèvres dans leur quasi-totalité avant l’irruption de la PPR (97,6% élevaient des chèvres contre 3,4% qui élevaient des moutons). En termes d’impacts, cette épizootie a contribué à la réduction du nombre d’éleveurs dont la proportion est passée à 55,4%, soit une diminution de 42%. Elle a également provoqué la réduction du nombre moyen d’animaux élevés dans les ménages qui est passé de 4,8 à 2,4 chèvres et de 3,8 à 2,2 moutons.
En plus de la perte d’animaux, les ménages affectés ont perdu les fertilisants issus des déjections animales (94,5%), les revenus issus de la vente d’animaux (57,8%) ainsi que la descendance espérée (55%). En conséquence, ils ont été plongés dans une situation de vulnérabilité avec des difficultés de satisfaire les besoins sociaux de base comme la scolarisation des enfants ou la couverture des soins médicaux. La perte de l’engrais organique attendu des animaux a entraîné une réduction des récoltes, ce qui affecte la production agricole et la sécurité alimentaire dans les ménages affectés. Selon l’estimation des enquêtés, un ménage affecté a perdu en moyenne 221.984 BIF, ce qui représente un montant important au regard du revenu moyen des ménages ruraux.
Ces ménages victimes ont été réhabilités à travers l’octroi de l’équivalent monétaire au nombre d’animaux perdus. Cette option a l’avantage d’être rapide, sûre et sans risque de propagation de la PPR ou d’autres infections animales.
Ainsi, en prélude à cette réhabilitation, différentes activités ont été réalisées dont les principales sont (i) la tenue d’une réunion de sensibilisation et d’explication avec l’administration (provinciale et communale) et les services techniques du MINEAGRIE (DGE, DSA et BPEAE) ;(ii) la formation des animateurs et superviseurs des activités de validation des listes des ménages affectés par la PPR (iii) la validation communautaire et actualisation des listes (base de données) des ménages affectés par la PPR, (iv) l’affichage des listes définitives et (v) la contractualisation de la poste pour le paiement des ménages affectés. Au total 4182 ménages ont été réhabilités pour un montant de 777 400 000 BIF soit un taux de réalisation de 99,5%. Le nombre total de ménages validés par la communauté était de 4201.
Objectif de l’activité
Dans le cadre de l’intervention d’urgence contre la PPR, l’activité de suivi des ménages réhabilités a été retenue en vu de s’enquérir de l’impact de l’équivalent monétaire octroyé aux ménages sur leurs conditions de vie en général et en particulier la recapitalisation en cheptel de petits ruminants et autres. C’est dans cette perspective que s’inscrit la présente enquête.