Commune Mutimbuzi : PRDAIGL distribue près d’une centaine de veaux en âge de diffusion pour les acquéreurs du second degré

Le gouvernement du Burundi à travers le Projet Régional de Développement Agricole Intégré dans les Grands Lacs (PRDAIGL), financé par la Banque Mondiale, a procédé à la distribution de 98 veaux en âge de diffusion aux acquéreurs de second degré dans la commune Mutimbuzi de la province Bujumbura. Cette activité s’inscrit dans la continuation de la mise en œuvre de la sous-composante relative au développement de la chaîne de valeur des produits laitiers. Les résultats du projet sont plutôt satisfaisants
Dans le cadre de la mise en œuvre de la sous-composante relative au développement de la chaîne de valeur des produits laitiers, le PRDAIGL prévoit la diffusion de 3000 bovins dans la zone d’intervention. Les vaches sont distribuées également pour développer la chaîne de solidarité communautaire. Comme la vache est donnée gratuitement, le bénéficiaire est appelé à rembourser en nature la génisse qui nait en premier. Cette dernière est remise à un autre bénéficiaire déjà identifié.
98 veaux remis aux nouveaux acquéreurs
Dans cette optique, sur 240 bovins distribués dans la seule commune de Mutimbuzi, plus de la moitié ont déjà mis bas. En date du 12 mai, c’était le tour de distribuer 98 veaux en âge de diffusion aux nouveaux acquéreurs de second degré.
Désiré Nsengiyumva, le premier bénéficiaire qui vient de remettre un veau dans le cadre du renforcement de la chaîne de solidarité communautaire, n’a pas caché son sentiment de joie parce que la vache qui lui a été octroyée, il y a une année, a été très bénéfique pour lui. Le niveau de vie dans mon foyer a été vraiment amélioré depuis que j’ai reçu cette vache. Mes enfants boivent du lait, le surplus qui est vendu me procure de l’argent. J’ai également du fumier pour fertiliser mes champs».
La chaîne de solidarité va se perpétuer. La personne qui aura reçu une génisse remboursera lui aussi quand cette bête aura mis bas. Dans cette logique, cinq à dix ménages seront servis en 10 ans à partir d’une seule vache.
Les vétérinaires qui font le suivi régulier de ces bovins ont reçu également un kit de matériels et de médicaments qui leur permettra de bien faire le travail. Déo Guide Rurema, ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a invité ces éleveurs à travailler en synergie dans les coopératives afin d’augmenter la productivité dans la filière lait. Des centres d’élevage seront également installés dans toutes les communes du pays et vont servir de modèle à suivre.
250 bovins supplémentaires pour les communes Buganda et Rugombo
Le 13 février 2022, les communes de Rugombo et Buganda avaient bénéficié de 282 vaches. Vendredi, le 13 mai 2022, 250 autres ont été octroyés à d’autres bénéficiaires des deux localités. Le Colonel de Police Carême Bizoza, gouverneur de la province Cibitoke a remercié le gouvernement du Burundi et la Banque Mondiale d’avoir initié ce projet. Ainsi, il a enjoint aux bénéficiaires de les entretenir faute de quoi, on va les leur retirer au profit des autres qui sont sur la liste d’attente. Il faut signaler que chaque vache a une valeur de plus de deux millions de FBu et est susceptible de produire entre 10 et 25 litres de lait par jour compte tenu de la quantité et de la qualité de l’alimentation qu’elle reçoit.
Un retard qui s’explique
« Normalement, sur les cinq ans du projet, nous devrions terminer le repeuplement du cheptel à la fin de l’année 2021. Et au cours des années 2022, 2023, nous devrions être en train de distribuer les animaux de première génération », explique Louis Nduwimana, coordinateur national du PRDAIGL. Toutefois, la mise en œuvre des activités du projet dans le domaine de l’élevage a été perturbée par plusieurs facteurs essentiellement externes au projet, d’où le retard dans l’importation, la réception et la distribution des bovins.
Le coordonnateur du PRDAIGL explique qu’au moment où le repeuplement du cheptel a commencé en 2018, il est apparu la peste du petit ruminant (PPR). Et comme on disait que la PPR avait été causée par l’importation des chèvres de l’Ouganda, la Banque Mondiale a jugé bon de suspendre les activités d’importation du bétail jusqu’à ce que les conditions d’importation des animaux s’améliorent et qu’on revoit la règlementation en la matière. Encore plus, la fièvre aphteuse est apparue en Ouganda dans les zones où sont sélectionnés les animaux. L’Ouganda avait interdit le mouvement des animaux à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Un autre défi rencontré est la Covid-19 où l’Ouganda a pris des mesures drastiques pour limiter la propagation de cette pandémie, dont la fermeture des frontières. Avec l’implication du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement, via l’ambassade du Burundi à Kampala et celui de la communauté Est-Africaine, des pourparlers ont été menés avec les services vétérinaires ougandais à cet effet. En fin de compte, l’Ouganda a donné une dérogation au Burundi pour que les bovins sélectionnés puissent sortir et a permis à d’autres missions d’identification des animaux de s’y rendre.
Il indique également que les derniers lots des 3000 bovins à distribuer dans la zone d’action du PRDAIGL, seront tous acheminés au Burundi d’ici la fin du mois de mai. Rappelons que le Projet intervient dans cinq provinces réparties dans les régions de l’Imbo et de la plaine de la Rusizi ainsi que le long du lac Tanganyika, à savoir : les provinces de Bubanza (communes Gihanga, Mpanda et Rugazi), Bujumbura (communes Kabezi et Mutimbuzi), Cibitoke (communes Buganda et Rugombo), Rumonge (communes Bugarama, Muhuta et Rumonge) et Makamba
Au moins 55 000 petits producteurs bénéficieront des activités du Projet
Les principaux bénéficiaires sont les petits exploitants et les producteurs de produits laitiers vivant dans ces régions. Il est prévu qu’au moins 55 mille de ces petits producteurs bénéficieront directement des interventions du projet. Parmi ces bénéficiaires, au moins 35% sont des femmes. Le critère de sélection est qu’il s’agit des ménages pauvres dont le revenu est inférieur à 2 USD par jour, possédant en moyenne 0,5ha de terre, qu’ils soient des agri-éleveurs et qu’ils tirent leurs moyens de substance de l’élevage et de l’agriculture. Les jeunes sans emploi, les femmes, les personnes déplacées et d’autres franges de la population vulnérables aux perturbations externes en l’occurrence les Batwa peuvent y être éligibles.
- Nduwimana explique que les vaches sont distribuées aux ménages volontaires qui, néanmoins, doivent remplir certaines conditions. En principe, le bénéficiaire doit avoir au moins 30 ares de plantes fourragères et construire une étable plus ou moins moderne. Le PRDAIGL contribue en lui fournissant six sacs de ciment.
Vers la clôture du Projet ?
« Le PRDAIGL compte clôturer ses activités au mois de novembre 2022, mais le gouvernement du Burundi est en train de négocier avec la Banque Mondiale pour prolonger les activités ». Il faut que les résultats attendus soient atteints, ajoute M. Nduwimana.
Signalons que le projet est financé à hauteur de 75 millions USD pour relancer un programme agricole intégré, afin de revitaliser le développement économique, créer des emplois et améliorer les conditions de vie des populations de cette zone d’intervention.